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« Envie de paysans » à Paris Le Foll absent au débat sur le projet de la CP sur la réforme de la Pac

Les Parisiens n’ont pas résisté à l’exotisme que leur offre pendant deux jours le marché « militant » des 60 producteurs de la Confédération paysanne, « montés à Paris » pour défendre leur projet de réforme de la Pac qui suscitera, ils en sont persuadés, l’adhésion d’une grande majorité de la population.

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Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture et Laurent Pinatel, porte-parole de la CP devant le stand du syndicat. (© Confédération paysanne)
Rassembler les Parisiens autour du projet de réforme de la Pac que soutient la Confédération paysanne est l’objectif que s’est fixé le syndicat en lançant sa campagne « Envie de paysans », vendredi 31 mai. Car même à un mois de la conclusion des négociations à Bruxelles sur le contenu de la prochaine réforme de 2014, il n’est pas trop tard, selon la CP, pour mettre en place le projet que le syndicat défend ; chacun des pays disposant d’une certaine latitude pour la décliner au niveau national.

Mais dès le lancement de cette campagne de deux jours, place Stalingrad à Paris, la curiosité des Parisiens de passage, attirés par les stands des 60 producteurs, a compensé la faible mobilisation médiatique de ce qui se veut un évènement citoyen majeur. Et c’est par conséquent en vendant leurs produits que ces mêmes producteurs ont défendu, avec le soutien des militants de la CP, leur projet de réforme de la Pac juste, créatrice d’emplois, de valeur ajoutée et qui préserve l’environnement.

« Il nous l’a flingué ! ».

En fait, ces échanges avec les Parisiens valent largement  le débat au programme de cette première journée de campagne qui ne s’est pas déroulée comme prévu. Car à la dernière minute, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a refusé d’y prendre part et de discuter avec le public invité mais aussi avec José Bové, député européen, Laurent Pinatel, porte-parole de la CP et d’autres représentants de la société civile dont Jean-Claude Bevillard, président de la Fne. Tout simplement parce que cette participation n’était pas prévue !

« Pas du tout », affirme un militant d’Arc 2020. Résultat, ce débat, « il nous l’a flingué ! ». Mais il en faut plus pour décourager ces « caciques » du militantisme réunis dans un même lieu. Car c’est en parcourant les allées du marché que les participants au débat ont chacun fait part, une nouvelle fois, de leurs revendications; ce qui s’est traduit dans la salle où il se déroulait, par une tribune qui se dégarnissait et se reconstituait sans cesse. Les intervenants l’ont en effet quittée, l’un après l’autre, pour interpeller le ministre durant sa visite.

Toutefois, il ne fallait pas s’attendre à des scoops au cours de ces échanges. Mais quelques mises au point s’imposaient. Par exemple, « la sympathie » que porte Stéphane le Foll « aux idées de la CP ne peut pas aboutir à une satisfaction systématique des revendications de ses militants. Le projet de réforme de la le Pac, dans laquelle la CP ne se retrouve pas, se négocie à Vingt-sept et il faut par ailleurs traiter les questions agricoles et l’agriculture dans leur globalité », a expliqué le ministre à Laurent Pinatel dans les allées du marché éphémère. C’est pourquoi, défendre un recouplage représentant plus de 15 % des aides directes semble une mission impossible « car les Allemands n’en veulent pas », soutient le ministre de l’Agriculture.

Pas toujours besoin d'aides pour avancer

Mais dans le même temps, tel qu’il est négocié, ce même projet comprend des mesures faites par la France a ajouté Stéphane Le Foll. Notre pays « est à l’initiative d’une prochaine redistribution des aides Pac en faveur des premiers hectares pour défendre l’emploi et il a toujours défendu la proposition de verdissement de la Pac faite dès 2011 par la Commission européenne». Mais dans le même temps, les surfaces d’intérêt écologique pourraient ne porter que sur 5 % de la superficie des exploitations.

« Enfin pour faire avancer certaines idées, il ne faut pas toujours compter sur des aides », répond Stéphane Le Foll, à la question de savoir avec quels moyens il soutiendra le développement de l’agroécologie et des Groupements d’intérêt écologique et économique.

Mais ces deux heures de visite ministérielle ont aussi été celles des revendications des exposants du marché pour témoigner de leurs difficultés à vivre de leurs productions. Pour un des éleveurs et des producteurs de fourme de Montbison, « monter à Paris » pour participer à la campagne « Envie de paysans » est aussi l’occasion de conquérir, de démarcher, en vélib les fromagers.

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